Comment une seconde présidence de Trump pourrait impacter les étudiants internationaux
Au cours de la semaine passée, plusieurs de mes étudiants m'ont exprimé leur inquiétude concernant la réalité d’une seconde présidence de Donald Trump, notamment en ce qui concerne ses politiques d'immigration et leur impact sur leurs projets d'études aux États-Unis. Bien qu'il soit impossible de prévoir avec précision ce qui se passera quand Trump prête serment le 20 janvier, il est possible de mieux comprendre ses intentions en examinant les politiques mises en place lors de son premier mandat ainsi que ses déclarations durant la campagne de 2024.
Voici une analyse des principaux points de préoccupation :
Trump et les visas étudiants : Ce que les étudiants internationaux doivent savoir
Pour étudier aux États-Unis, les étudiants doivent obtenir un visa F-1 ou J-1, selon le type de programme choisi. Sous son premier mandat, Trump n'a apporté que des modifications marginales au processus de demande de visa. Il a renforcé les contrôles de sécurité et ajouté des questions supplémentaires, ce qui a conduit à des délais d'attente légèrement plus longs pour certains candidats.
Cependant, le pays de résidence pourrait jouer un rôle crucial dans la réussite de votre demande. Sous la présidence de Trump, des restrictions ont été imposées aux demandeurs de visas étudiants en provenance de Chine, une politique en grande partie maintenue par le président Biden. De plus, le très médiatisé « Travel Ban 3.0 » de Trump a ciblé les voyageurs en provenance de plusieurs pays majoritairement musulmans. Si ce décret est réinstauré sous un second mandat, il pourrait affecter particulièrement les étudiants de ces régions.
Trump avait également proposé de limiter la durée des visas étudiants pendant son premier mandat, suggérant un délai de deux ou quatre ans, contre la pratique actuelle qui permet de délivrer un visa pour la durée complète du programme d’études. Si cette mesure revient, les étudiants dans des programmes longs pourraient devoir demander une prolongation de leur visa. Toutefois, il n’est pas certain que Trump envisage de rétablir cette restriction, car il n'en a pas fait mention durant sa campagne de 2024.
[La grande majorité de mes clients sont détenteurs de passeports français. Je peux affirmer en toute sincérité que leur expérience de demande de visa sous Trump n’a pas été fondamentalement différente de celle sous Biden.]
Opportunités professionnelles après l’obtention du diplôme
Les perspectives de travail après l’obtention d’un diplôme sont une considération importante pour de nombreux étudiants internationaux. Voici comment Trump pourrait influencer ces opportunités :
OPT (Optional Practical Training) : Ce programme permet aux détenteurs de visas étudiants de rester aux États-Unis jusqu’à 12 mois après l’obtention de leur diplôme (24 mois pour les diplômés STEM) pour chercher un emploi. À la fin de son premier mandat, Trump avait évoqué la possibilité de restreindre ce programme ou d'éliminer l'extension STEM. Bien qu'il n’y ait aucune indication qu'il supprimerait complètement l'OPT lors de son second mandat, des ajustements à l’éligibilité ou à la durée du programme restent possibles.
Visas de travail H-1B : Les diplômés étrangers qui trouvent un emploi à long terme aux États-Unis ont besoin d’un visa H-1B. Pendant le premier mandat de Trump, les taux de rejet des visas H-1B ont considérablement augmenté, et cette tendance pourrait persister. Il est toutefois important de noter que le président Biden a également proposé des critères d’éligibilité plus stricts pour les demandes de H-1B, notamment en exigeant que les diplômes correspondent précisément aux domaines d’emploi. Si Biden n'implémente pas ces changements d'ici janvier, Trump pourrait reprendre cette politique.
Cartes vertes pour les diplômés : Une bonne nouvelle pour les étudiants internationaux — durant sa campagne de 2024, Trump a proposé d’accorder des cartes vertes à tous les diplômés étrangers des universités américaines. Bien qu’il ait depuis modéré cette promesse et que beaucoup doutent qu’il la poursuive une fois réélu, cela démontre une attitude plus favorable envers certains ressortissants étrangers, ce qui pourrait influencer son second mandat.
Vivre la culture américaine sous Trump
Une question courante de mes étudiants est de savoir s’ils se sentiront accueillis dans l’Amérique de Trump. C’est une question complexe, compte tenu des nombreux facteurs culturels, personnels et régionaux en jeu. Globalement, il y a de bonnes raisons de croire que votre expérience universitaire sous Trump ne sera pas fondamentalement différente de ce qu’elle aurait été sous Biden ou Harris. Voici quelques éléments à prendre en compte :
Les politiques les plus strictes de Trump ont historiquement visé les immigrés sans papiers, et non les détenteurs de visas légaux. Ses déclarations récentes suggèrent une position plus favorable à l’immigration légale.
Les universités américaines sont réputées pour leur engagement en faveur du multiculturalisme, en particulier dans les grandes institutions urbaines. Par exemple, Boston University, mon alma mater, compte actuellement environ 23 % d’étudiants internationaux.
Les attitudes politiques aux États-Unis varient selon les régions. Les zones métropolitaines et les États côtiers ont massivement voté contre Trump. Les étudiants peuvent consulter les cartes électorales pour se renseigner sur le climat politique autour des universités qu'ils envisagent.
Quelles perspectives pour les candidats internationaux ?
Malgré les incertitudes qui entourent les politiques d’immigration aux États-Unis, les universités américaines restent déterminées à promouvoir la diversité et à accueillir des étudiants du monde entier. Si le paysage politique évolue, les avantages d’une éducation aux États-Unis — des études de renommée mondiale, des opportunités professionnelles et des échanges culturels — restent un objectif valable.
Pour un accompagnement personnalisé sur les visas étudiants ou les admissions dans les universités américaines pendant ces périodes dynamiques, n’hésitez pas à me contacter, Dr. Elizabeth Churchill, pour planifier une consultation.